Durant les 16 jours d’activisme, le WBG et SVRI soulignent la manière dont les interventions dans le domaine de la violence basée sur le genre ont adapté leurs pratiques dans le contexte de la COVID-19.
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Aborder l’impact de la COVID-19 sur les innovations mises en place pour lutter contre la violence basée sur le genre
Durant la pandémie de la COVID 19, les rapports dénotent une intensification certaine de la violence basée sur le genre à l’échelle mondiale; le confinement et autres mesures de restrictions requièrent des solutions créatives pour lutter contre la violence à l’égard des femmes ou encore développer des programmes pour lutter contre le fléau.
Pour lutter contre la pandémie de la COVID-19 et celle de la violence à l’égard des femmes, les pays et les programmes peuvent tirer des enseignements de la prévention et de la solution apportées à la violence basée sur le genre afin de pouvoir les appliquer dans leurs investissements, politiques et pratiques.
Durant les 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre [16 Days of Activism Against Gender-Based Violence] de cette année, le Groupe de la Banque mondiale et l’Initiative de recherche sur la violence sexuelle (SVRI) [Sexual Violence Research Initiative (SVRI)] soulignent la manière dont les interventions dans le domaine de la violence basée sur le genre ont adapté leurs pratiques dans le contexte de la COVID-19.
Sur une période de cinq ans, plus de 5,6 millions de dollars ont été attribués à 52 projets de recherche, dans 32 économies à revenu faible ou intermédiaire, par le biais du Marché du développement: innovations pour lutter contre la violence basée sur le genre [ Development Marketplace: Innovations to Address Gender-Based Violence]. Cette initiative a comblé les lacunes des connaissances liées à la prévention et à la réponse à la violence basée sur le genre en contribuant aux données factuelles sur l’émancipation économique [economic empowerment], les interventions en termes d’éducation [educational interventions], les initiatives axées sur la réduction de la violence entre partenaires intimes [reducing intimate partner violence] et la lutte contre les normes du genre néfastes [ addressing harmful gender norms], les interventions efficaces dans les contextes humanitaires [in humanitarian settings], le recours à la technologie [use of technology] et les ateliers avec les adolescents( working with adolescents).
Bon nombre de ces projets de recherche abordent l’impact que la COVID-19 a sur leurs travaux, programmes et personnes concernées et apprennent également à adapter leurs travaux pour s’assurer de continuer de se mobiliser contre la violence basée sur le genre de manière éthique et sûre. Voici les récents lauréats du Marché du développement pour la mobilisation contre la violence basée sur le genre pendant la pandémie:
- En Inde, les centres d’accueil hospitaliers appelés Dilaasa ont créé un continuum de soins et intensifié leurs activités pour inclure un soutien à distance ainsi que des services de transport et d’hébergement d’urgence. Ce projet a remporté un prix SVRI / WBG en 2019 pour avoir décupler ses solutions dans le secteur de la santé concernant la violence contre les femmes et les enfants dans les hôpitaux publics de Mumbai, en Inde.
- Physicians for Human Rights (PHR) a également remporté le prix en 2019 pour son projet d’étude préliminaire, MediCapt [MediCapt].Ce projet sont de combler une lacune dans les preuves sur l’utilisation de la technologie de la santé mobile pour recueillir des preuves de qualité et d’explorer son rôle dans une approche centrée sur les survivants lors de l’examen médico-légal de la violence sexuelle. PHR continue de travailler à l’élaboration et à l’évaluation de mécanismes de collecte de données éthiques. Cela a été une question importante pendant la pandémie, alors que les chercheurs ont du mal à adapter les méthodes de collecte conventionnelles [ struggle to adapt conventional collection methods]. Leur évaluation de l’application mobile MediCapt peut apporter des informations essentielles sur ce qui fonctionne – et ne fonctionne pas – avec des services améliorés par la technologie de santé mobile.
- À travers le prix Marché du développement SVRI / WBG 2018, l’équipe de recherche Geeks against GBV a créé une application mobile et un réseau de pairs-mentors (experts en violence basée sur le genre et en droits de l’homme, psychologues praticiens et juristes). Ce projet a créé un système de soutien en ligne destiné à la protection des femmes en cas de violence sur Internet, afin de les assister et leur apporter un soutien nécessaire. Depuis le début de la pandémie, l’application mobile Safe YOU Mobile App s’est étendue à la Géorgie et collabore avec l’Organisation mondiale du commerce équitable en Asie pour l’adapter, afin que les femmes puissent utiliser la technologie pour accéder aux services lorsque la mobilité est limitée.
- Au Cambodge, l’équipe de recherche 2020 SVRI / WBG Marché du développement de KHANA avait initialement prévu d’étudier le rôle potentiel de SMARTgirl Chatline comme plateforme de soutien psychologique 24h / 24 via WhatsApp. Depuis la pandémie, l’équipe s’est adaptée pour intégrer les expériences de violence pendant la COVID-19 dans le cadre de la plateforme de discussion.
Les progrès de ces programmes spécifiques et d’autres programmes innovants pour lutter contre la violence basée sur le genre soulignent l’importance d’adaptation en temps de crise. Ils suggèrent également une plus grande collaboration entre les chercheurs, le secteur de la santé, la justice et d’autres fournisseurs de services pour mieux servir les survivantes de la violence.
Pour découvrir les nouveaux enseignements sur la manière de travailler efficacement dans ces secteurs, visitez the VAWG Resource Guide website, le SVRI website and the SVRI/WB award site.
Par Diana J. Arango, Elizabeth Dartnall & Angelica Pino
Biographie des auteurs:
Diana J. Arango, Sr. Gender-Based Violence and Development Specialist, World Bank Group
Diana J. Arango is the Sr. Gender-Based Violence and Development Specialist in the Gender Cross-Cutting Solutions Area at the World Bank Group. She has more than 10 years of experience working on development issues including gender-based violence, specifically within the context of humanitarian settings. Before joining the World Bank Group she was a Research Scientist at George Washington University’s Global Women’s Institute leading research on violence against women and girls in conflict settings. Prior to that she served as the Global Coordinator for the development and implementation of the Gender-Based Violence Information Management System (GBVIMS), an innovative inter-agency initiative that aids humanitarian workers in collecting timely data on GBV incidents that can then be used to inform programmatic work. She has an MSc from the London School of Economics in Anthropology and Development, and has on the ground experience in several countries, including Colombia, Haiti, Chad, Somalia, Uganda, and South Sudan.
Elizabeth Dartnall, Executive Director, SVRI
Liz is SVRIs first Executive Director. A health specialist with over 20 years’ research and policy-making experience on health systems, mental health, violence against women and children, Liz has worked in several countries, in both government and research positions. Liz has a deep understanding of the policy process and use of research to inform policy and practice. For example, in South Africa, Liz worked for the Department of Health at both provincial and national levels in epidemiology and health information systems. In Australia she worked in mental health for the Western Australian state government. Since 2006, Liz has managed the Sexual Violence Research Initiative (SVRI), and recently with support of multiple partners, launched SVRI as an independent NGO. With more than 7400 members, the SVRI is one of the largest networks in the field of research on violence against women and violence against children. The SVRI produces leading publications and materials; strengthens research capacity, provides research grants and technical assistance for research on violence against women in low and middle income countries; and hosts the key global biannual event in the field – the SVRI Forum. Liz is committed to research and policy-making that is feminist, ethical, equitable and partnership based. Further, through the SVRI and our partners we are reversing the global imbalance in research capacity and resources to ensure research on violence against women in low and middle income countries is led by researchers in low and middle income countries and knowledge production is driven by research priorities and needs of low and middle income countries.
Angelica Pino – Grants Manager and Capacity Strengthening Specialist
Angelica Pino is a feminist lawyer with extensive experience in gender-based violence and gender equality. She started her work in the human rights field in Chile in the 80s, while the country was under General Pinochet’s dictatorship. As a Law student, she worked in NGOs conducting human rights awareness and training in disadvantaged communities, and at the same time became involved in the feminist movement. She worked as a lawyer in women’s rights NGOs providing counselling and legal advice to women survivors of gender-based violence, as well as conducting training and research on women and the law. After the democratisation of the country, Angelica joined the Ministry of Justice to work in a Legal Aid Project, where she coordinated mobile Legal Information Centres in townships. Angelica moved to South Africa in 1994, where she has worked in several women’s rights organisations and initiatives managing programmes on feminist networks and on gender-based violence, including: Lolapress international feminist magazine; Centre for the Study of Violence and Reconciliation, Gender Links and Sonke Gender Justice. At Sonke, she contributed to the field of engaging men and boys for gender equality by bringing a feminist perspective to the community-based programmes, as well as the trainings and research conducted in partnership with academic institutions, both at national and regional levels. Angelica also worked for the Heinrich Boell Foundation Southern Africa office managing the Gender Programme. She holds an LLB from the University of Chile and an LLM from the University of the Witwatersrand. Angelica believes that violence against women cuts across class, cultures and continents. Through the SVRI and partners, she hopes to contribute to gender justice by facilitating the access to resources and building the capacity of gender-based violence researchers from the Global South, as well as stimulating networking among researchers and activists.